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J'aime cette phrase tirée du "Cercle des menteurs"de Jean-Claude Carrière. Je l'ai posée là, dans les racines de cet arbre ...

Il y a tant de paroles et de phrases à dire ou redire et répéter au sujet des contes, ces contes éveilleurs discrets des chemins invisibles.

Tant de paroles nourricières.

 

Moi, conteuse,

Je conte, je raconte pour  mieux dire tout ce qui vit  là, dans le mystère de chaque être, de chaque chose, le mystère éblouissant de la rencontre, dans le secret  fort et lumineux de la vie, dans la chair de mes mémoires.

Et puis il y a cet immense plaisir de donner quand je raconte, avec ce fil jeté entre soi et l'autre. Il y a  le désir vibrant d'offrir tout ce que l'on a trouvé à ceux qui nous écoutent... tous nos trésors vivants, attentive comme lors d'une promenade avec ceux que l'on aime.

"Pareilles à des vers de terre qui, dit-on, fécondent la terre qu'ils traversent aveuglément, les histoires passent de bouches à oreilles et disent, depuis longtemps, ce que rien d'autre ne peut dire."

Encore un arbre, l'arbre répété, et quelques paroles de conteur... que l'on répètera ...

chez Claude Seignolle "Une enfance sorcière" Edition Omnibus : "

 

 

"Ce mot là règnait jadis. Il a été dit souvent dans la forêt, voici quelques siècles. Le crois-tu perdu ?Non, la feuille de l'arbre l'a entendu ; elle est tombée, a pourri, est remontée en sève. L'arbre a été abattu, scié, débité en poutres avec le mot dedans. L'église ou la grange ont reçu de lui la charpente de leur toit qui se trouve encore là, aujourd'hui avec le mot toujours dans la fibre. Tu ne l'entends pas mais il ne demande qu'à l'être et redit de nouveau. Cela tu le soupçonnes et, si tu as la patience et la chance de l'ouïr, tu sauras que d'un vieux dire, rien ne se perd. Restera à toi de le revigorer par ta bouche et de le faire entendre aux sourds de notre temps."

 

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